Heureux qui comme Ulysse...

Publié le par Luc Michaux-Vignes

Combien et on ne les connaît pas tous car notre diaspora est de par le monde disant dès que possible le chant de son identité que ce soit par la parole, l’écriture, le chant, l’écrit, ou autre discours.
Qui n’a pas connu ou su l’exercice d’un antillais (définition approximative mais explicite pour nous de nos compatriotes guadeloupéens et martiniquais) vivant en Norvège, Russie, Finlande, Italie, sans compter les lieux que l’histoire leur a désigné l’Afrique du nord comme au Sud en cargaison annexe de la colonisation française.

Dans le domaine de la  musique on pourrait citer de nombreux troubadours vivant de par le monde. Ainsi Henri Salvador vivant pour quelque temps au Brésil et contribuant à son insu à la genèse de la bossa nova.

D’autres  qu’il faudrait découvrir  et mettre en avant car leur modestie d’existence souvent corollaire de leur style de vie à la « carpe diem » ne facilite pas la connaissance et la mise en avant surtout que leur marginalité les éloigne des médias culturels.

Gérard Lockel ignoré à Paris et se trouvant en marge par rapport à Sacha Distel, chouchou temporaire des jazzmen et critiques de St Germain-des-Prés.

Le pianiste Pierre Louis et Antoine Troubadour sont restés toute leur vie hors de l’actualité.

Ainsi est-il nécessaire de signaler ceux  d’entre eux  qui ont choisi leurs voies propres, penchés obstinément sur leurs incompressibles désirs d’expression.

Signalons alors Jacques Coursil trompettiste et compositeur d’origine martiniquaise qui vient d’émerger de par la grâce et l’actualité socio-politico-culturelle du 10 mai commémorant l’esclavage dans les médias appropriés tels que France 2 et indiqué par des magazines comme Jazz magazine ou Vibrations. Une  émission soupe de choux du samedi 12 mai  sur RFO qui a été un sacrilège détestable en faisant du zouk de St Eloi ou de Custos un accompagnement du tragique historique que fût l’esclavage . On voit que Coursil n’était là que comme faire valoir à contre temps de tout, alors que son répertoire avec des poèmes de Fanon et des textes de Glissant est d’une autre altitude qui nous aurait ramené au firmament du discours poêtique qui est de transcender une réalité insupportable. Voir son disque que nous déclarons disque de l’année : Clameurs (chez Universal Jazz).

Recommandé aussi l’article de Vibrations de Mai 2007 qui en six pages dit l’essentiel sur cet artiste jusqu’ici ignoré et situé dans nos limbes.

A découvrir  pour comprendre ce que Miles Davis ou au plus près, Gérard Lockel, disent à nos oreilles bouchées que tout est dans le son hors du quel il n’y a pas de musique.

Coursil a un son de trompette à lui pour faire valoir son discours à l’égal de tous les véritables créateurs de jazz qui se distinguent à la première note.

Pour arriver à cela il faut avoir beaucoup voyagé, ce qui nous ramène à notre titre.

Pour ceux qui vont plus loin, voici les titres des chants de Jacques Coursil :

- Frantz Fanon 1952

- Edouard Glissant, L’archipel des grands chaos
- La traite

- Et les îles.

- Plus d’autres qui vous clouerons aux mots.


Bonne écoute et faites passer le message et la connaissance pour lutter contre le rouleau compresseur de nos chers médias inutiles mais omniprésents.

Publié dans Musique

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